Histoire de Kayl et de Tétange

Histoire de Kayl et de Tétange

Bref aperçu historique de Kayl et de Tétange

Il n’est guère facile de regrouper l’histoire des deux localités qui sont certes voisines, mais dont les origines divergent considérablement, au vu des gisements historiques mis au jour.

Les hauteurs de Tétange, que l’on peut rejoindre par la rue de Volmerange, récèlent un site préhistorique à l’endroit “Huffeisen” , dénommé ‘Mertesbuer’. La présence de l’homme préhistorique est documentée au même titre que celle relevée sur les hauteurs du Poteau de Kayl en direction d’Esch/Alzette. Un gisement important a également été découvert dans les environs du cimetière de Kayl près de l’ancien tracé du tramway. Des pierres taillées qui ont été nommées “Silex de Tétange” y ont été découvertes.

Même si la recherche et l’appellation de ce fameux silex a donné lieu et continue de donner lieu à des controverses entre archéologues et géologues notamment, il n’en reste pas moins que l’homme préhistorique a laissé des traces sur le territoire de la Commune de Kayl.

D’après les documents existants, Kayl est plus ancienne que la localité de Tétange, qui date de l’époque franque.

La voie romaine secondaire venant du Titelberg et allant vers la voie principale Trèves-Metz empruntait la colline du Poteau de Kayl à partir du Neudorf à Esch/Alzette (chemin de Kayl, Kiirchepaad) pour rejoindre Kayl au toponyme Klaus, descendre ensuite la “Altrescht”, passer par la Grand-rue et monter vers Budersberg par l’ancienne route de Dudelange (la bien nommée), appelée de nos jours “Aal Scherr”.

Il faut bien se mettre à l’esprit qu’avant l’époque moderne, c’était évidemment l’agriculture qui faisait vivre la population de ses produits. Deux sites importants de l’époque romaine restent enfuis sous terre: une villa romaine sur les contreforts du Mont Saint Jean, et un important gisement gallo-romain (une villa urbana sans doute) aux lieuxdits “vir Haassel” et “vir Bruch”.

Il y a évidemment une multitude d’autres traces romaines, notamment aux endroits “Ponk” et sur le Poteau de Kayl.

Il n’y a pas de gisements romains importants connus sur le territoire de la section de Tétange.

L’époque médiévale voit la construction, à Kayl, d’un bastion fortifié sur le cours du Kaylbach. A l’instar d’autres “châteaux-forts” de petite taille de la région, il était constitué d’une construction centrale avec des remparts, quatre tours aux points cardinaux et un fossé défensif. Du château, qui date du 13e siècle, ne subsistent que les fondations, redécouvertes lors des travaux d’assainissement du Kaylbach dans les années 1970, respectivement des travaux d’une nouvelle pénétrante vers le centre de Kayl il y a quelques années.

L’époque la plus importante reste évidemment celle qui commence en 1840 avec la redécouverte de la Minette, un an après l’obtention de l’indépendance du pays.
Le labeur mis en oeuvre pour exploiter la mine était d’abord souterrain.

Au milieu du 19e siècle, il n’y avait que très peu d’outils mécaniques et le travail se faisait au marteau et au burin. Même à l’époque plus moderne, les exploitations par galerie et par ciel ouvert se côtoyaient.

 

Quelques vases et récipients trouvés par le Musée national d’histoire à l’endroit de l’ancien château fort de Kayl
(Photo : Jean Krier)

Il en est ressorti un paysage portant les stigmates de l’exploitation en surface (fronts de taille, mais également dépôts de matériaux inertes), et un monde plutôt inconnu comprenant des centaines de kilomètres de galeries souterraines. Il est évidemment strictement défendu de pénétrer dans ce monde souterrain gigantesque, mais le Musée des Mines à Rumelange est le bon endroit pour se rendre compte, en toute sécurité, de ce passé historique qui persiste sous terre.

Et la mine était dangereuse: les éboulements et les accidents en rapport avec les tirs de mine ont coûté la vie à plus de 1400 mineurs, de tous âges et de toutes nationalités. Un travail de recherche important avait été réalisé par feu le bourgmestre Jules Kauffmann, dans l’optique de la construction du mémorial sur les hauteurs de la Léiffrächen.

L’exploitation minière a également fait émerger des industries soustraitantes qu’il convient de relever, étant donné qu’elles fournissaient des emplois à bon nombre d’ouvriers.

 A Tétange, Pierre Schiltz construisait des lampes à acétylène (Karbidsluuten), techniquement bien plus avancées que les lampes à huile d’antan, mais déclassées par l’introduction de l’électricité dans les mines après la deuxième guerre mondiale.

Les fonderies Massard et Friser construisaient des berlines minières (Buggy) et toutes sortes de matériel d’exploitation.
Les consorts Hubert avaient ouvert en 1914 une fabrique de chaussures qui manufacturait, entre autres, des chaussures de travail. Hubert était un employeur important dans la Vallée. La fabrique de chaussures construite dans un style industriel typique est aujourd’hui le centre culturel de la Commune de Kayl.
De tous ces sous-traitants, seule l’usine Massard a survécu à la fermeture des mines.